Chapitre 3

AZURA.

Je reculai, le cœur battant. Il devait m'avoir entendu, il devait m'avoir senti.

Qu'est-ce que je fais maintenant ?

Judah était dangereux, mais l'homme qui se tenait à quelques mètres de moi dégageait une puissance et un danger d'un tout autre niveau.

Je devais sortir d'ici avant qu'il ne me voie, mais comment faire ?

"Nous pouvons continuer cela un autre jour. Reprogrammons." Sa voix profonde et veloutée, qui me faisait frissonner de désir, retentit.

Oh merde, cette voix était tellement sexy.

Allez Azura, respire calmement et concentre-toi.

"Ah, bien sûr."

"Absolument."

Je n'osai pas bouger en entendant les autres s'éloigner, mais mon compagnon restait. Les portes se fermèrent et je fermai les yeux en signe de défaite, il était resté.

"Pourquoi ne pas sortir de ta cachette." Sa voix retentit. Je fermai les yeux, tout espoir que j'avais de pouvoir lui échapper s'était envolé.

Lentement, je me levai et me tournai, fixant l'homme devant moi. Si je l'avais trouvé incroyablement sexy et dominant avant, il était mille fois plus séduisant en le voyant de près. Son odeur m'enivrait, et je me sentis étourdie lorsqu'il enleva lentement ses lunettes de soleil et que je plongeai dans ses yeux d'un bleu glacé, les plus froids que j'avais jamais vus. Des yeux qui me scrutaient, mais qui ne laissaient rien transparaître.

Il était grand, peut-être autour d'un mètre quatre-vingt-dix. Ses bras musclés étaient tendus par ses biceps saillants, je remarquai qu'il avait trois piercings à l'oreille droite et un à l'oreille gauche.

"Qui aurait pensé qu'on me donnerait un humain..." Murmura-t-il si doucement que je l'entendis à peine.

"Je ne suis pas humaine." Répondis-je froidement.

Il leva les yeux vers moi avec un éclat d'intérêt dans ses yeux glacés.

"Alors rejoins-moi pour un verre."

Ce n'était pas une offre, mais un ordre.

La tentation de me retourner et de fuir loin de lui me consumait, mais je ne pouvais pas. Autant je n'avais pas voulu trouver mon compagnon, la curiosité de savoir quel genre de personne la déesse m'avait réservé l'emportait, et je me retrouvai à hocher la tête.

Il se dirigea vers le bar, je devais admettre que sa posture et son attitude en disaient long. C'était un homme qui savait ce qu'il voulait, et il l'obtenait.

La tentation de lui parler de Judah et de la raison pour laquelle j'étais ici me submergea presque, mais je ne pouvais pas, ce n'était pas son combat et il ne m'avait pas demandé pourquoi j'étais ici.

Mais quelque chose me disait que j'étais entrée directement dans la tanière du loup.

"Tu préfères ton verre fort ou léger ?" Demanda-t-il après avoir déposé sa veste sur le canapé.

"Fort, bien que je ne pense pas qu'il y ait quelque chose que tu puisses offrir qui puisse m'affecter." Répondis-je en regardant par la fenêtre qui donnait sur le club.

"Ne sois pas si sûre." Répliqua-t-il avec arrogance.

Je me tournai vers lui alors qu'il versait un liquide vert dans deux verres, avant de m'en tendre un.

"Qu'est-ce que c'est ?" Demandai-je, curieuse.

"Absinthe." Répondit-il avec un petit sourire froid, avant de lever son verre. Je cognai le mien contre le sien, surprise.

Absinthe...

"N'est-ce pas illégal ici ?" Demandai-je, incapable de réprimer la curiosité qui m'envahissait.

"Être ici sans permission est illégal aussi. C'est la seule boisson qui peut vraiment enlever le tranchant. De toute évidence, quatre bouteilles de whisky n'ont pas fonctionné pour toi." Remarqua-t-il moqueusement.

Mon cœur manqua un battement, m'avait-il vue ? Je regardai en bas, seulement pour voir que la cabine où j'étais assise était en pleine vue...

"Donc tu me regardais ?"

"Tu as peut-être attiré mon attention. Peu de femmes le font."

Je n'avais pas manqué le "peu" dans cette phrase.

Il s'approcha et je me retrouvai à regarder dans ses yeux dangereux.

"Tu voulais fuir quand tu as réalisé que nous étions compagnons."

Il savait.

Je pris une gorgée de l'alcool.

Oh, c'était fort...

Le goût était intense, mais je l'aimais.

"Je pense que tu serais en fait heureux si je fuyais, je suis un cauchemar que tu ne veux pas dans ta vie."

"Amusant que tu te réfères à toi-même comme un cauchemar, tu n'en as pas l'air, mais même moi je sais que tout ce qui ressemble à un rêve n'en est pas un."

Je ne pouvais nier le battement dans mon estomac à ses mots, alors qu'il vidait son verre d'absinthe, mes yeux tombant sur sa pomme d'Adam.

Bon sang, ce garçon était torride.

Je sentis une contraction dans mon ventre et détournai le regard.

Au fond de moi, quelque chose me disait de ne pas faire ça. Je ne savais rien de lui, si ce n'est qu'il semblait être le patron de ce club, et qu'il était certainement un Alpha...

Mais qui ? J'avais vu beaucoup d'Alphas. Ok, pas vraiment, bon sang, j'aurais aimé faire plus attention, mais je ne m'en souciais pas, j'étais toujours trop occupée dans mon propre monde...

"Tu ne voulais pas trouver ton compagnon. Bien. Moi non plus."

"Alors pourquoi n'as-tu pas simplement tourné les talons ?" Demandai-je.

"Je voulais voir exactement ce que la Déesse avait créé pour moi."

"Et ?" Demandai-je, mon estomac papillonnant.

Ses yeux bleus glacés me scrutèrent, et je vis ses yeux virer à un bleu acier époustouflant lorsqu'ils tombèrent sur ma poitrine.

Si son regard seul pouvait avoir un tel effet sur moi, que ressentirais-je alors à son toucher ?

Il s'avança et je me retrouvai à reculer, jusqu'à ce que mes fesses touchent la vitre derrière moi.

"Si on se base uniquement sur l'apparence, mieux que prévu."

Mon ventre se contracta à ses mots. Comment quelqu'un que je venais de rencontrer pouvait-il avoir un effet aussi intense sur moi ?

"Tu es un Alpha, c'est indéniable, mais de quelle Meute-"

Il me coupa en plaçant le dos de la main qui tenait son verre contre mes lèvres.

Les feux d'artifice fous qui éclatèrent à son toucher étaient étourdissants, envoyant une décharge dangereuse à mon ventre.

Tout faisait sens... tout, la façon dont les couples liés autour de moi étaient si fous d'amour, tout ce qu'ils voulaient c'était être à côté de leurs partenaires. Un simple toucher de quelqu'un que je ne connaissais même pas me rendait folle, et je ne pouvais pas m'empêcher d'embrasser doucement les doigts qui étaient pressés contre mes lèvres.

Ses yeux brillèrent d'un bleu acier lorsque nos regards se croisèrent, et au moment où il retira sa main, je léchai lentement mes lèvres avant de prendre une autre gorgée de l'alcool fort. Lui tournant le dos, je regardai le club en contrebas, mon ventre palpitait, et je savais que si je buvais tout ce verre, je serais assez éméchée. Je le vis se verser un autre verre et le boire d'un trait, avant de le poser sur le comptoir du bar et de revenir vers moi.

Je le regardai de nouveau, me tournant vers lui alors qu'il s'approchait, cette fois l'écart entre nous était presque inexistant. Je pouvais sentir son parfum enivrant, ressentir la chaleur de son corps et les battements réguliers de son cœur, tout cela me consumait.

"Deux verres et tu sembles parfaitement sobre, je suis impressionnée." Murmurai-je, essayant de briser la tension sexuelle intense qui me déchirait de désir.

Il appuya son bras contre la vitre au-dessus de ma tête, me forçant à me coller contre elle.

"Je ne pensais pas que tu serais si facilement impressionnée." Ses yeux me regardaient de haut, et je remarquai ses cils épais.

Je pouvais m'imaginer me réveiller à côté de ce beau gosse tous les jours...

"J'ai des standards assez élevés dans certains domaines." Répondis-je avec arrogance, le fixant dans les yeux.

Un léger sourire traversa ses lèvres alors qu'il faisait glisser les jointures de sa main libre le long de ma taille, faisant battre mon cœur d'anticipation. Son corps était à peine à quelques centimètres du mien et l'envie de presser mes cuisses ensemble était incroyablement forte.

"Bien, espérons juste que tu puisses me supporter." Répliqua-t-il d'une voix séductrice.

Nous étions poitrine contre poitrine, et il écarta mes jambes avec son genou, faisant se contracter mon ventre.

"On essaie pour voir ?" Demandai-je d'une voix séduisante, un éclat de défi dans les yeux.

Il pouvait être un Alpha, mais je n'étais pas n'importe qui.

Toujours tenant mon verre, j'enroulai mon bras autour de son cou, me pressant contre lui, plaçant ma main libre sur ses abdos.

"Confiante." Dit-il en caressant le côté de ma taille, toujours si lentement, l'envie de gémir me submergeant mais je la retenais.

"Incroyablement, je ne suis pas une petite fille sage et soumise."

"Le truc, c'est que..." Il s'interrompit, souriant en pressant son corps contre le mien. "Les filles sages se font baiser et les mauvaises filles... les mauvaises filles se font punir. Qu'est-ce que ça va être ?"

Son ton me fit mordre la lèvre, mon excitation embaumant l'air et je savais qu'il pouvait la sentir.

"Alors tu vas devoir me punir, Alpha." Chuchotai-je, accrochant mes doigts à sa ceinture et le tirant contre moi, juste au moment où il attrapa mes cheveux.

Ses lèvres rencontrèrent les miennes dans un baiser incroyablement passionné et affamé, qui envoya des vagues de plaisir à travers mon corps. Des picotements et des étincelles se répandirent en moi vague après vague alors que ses lèvres dominaient les miennes, alimentées par le pouvoir, la faim et le désir. Un baiser qui était hors de ce monde et dont je savais qu'il avait ruiné tous les hommes pour moi.

J'entendis mon verre se briser en touchant le sol derrière lui, mais aucun de nous ne s'en souciait.

Ses lèvres pulpeuses étaient le paradis et le péché tout à la fois, et je me retrouvai à lutter pour la domination, nos langues dansant l'une contre l'autre alors que nos mains parcouraient le corps de l'autre, touchant et caressant chaque centimètre que nous pouvions atteindre. Sa langue était percée et la sensation était tellement agréable.

Mon corps était en feu, mon sexe se contractant à son toucher. C'était brutal mais sensuel, me rendant tellement excitée que je ne pouvais retenir les sons de plaisir qui sortaient de mes lèvres. Je gémis, sentant son énorme, dur sexe presser contre mon ventre.

Oh putain.

Je voulais baisser son pantalon et prendre son sexe dans ma bouche, mais avant que je puisse même commencer à défaire sa ceinture, il recula, ses yeux d'un bleu acier étincelant.

"Sortons d'ici." Grogna-t-il d'une voix rauque, respirant fort en me regardant.

Je hochai la tête, n'ayant pas besoin qu'on me le dise deux fois. Je le voulais ici et maintenant.

Oh déesse, je suis foutue.