4. Des yeux parcourent mon corps sans vergogne.

Le vide des couloirs du chĂąteau se faisait sentir par la maniĂšre dont nos pas rĂ©sonnaient contre les murs. Il nous a fallu un certain temps pour atteindre mes 'appartements', mais enfin, nous nous sommes arrĂȘtĂ©s devant une double porte en bois blanc de haute qualitĂ©, ornĂ©e de motifs dorĂ©s. En d'autres termes, la porte seule pourrait coĂ»ter une fortune.

"Nous sommes arrivĂ©s, ma dame", dit Cecilia en ouvrant les portes. Mon cƓur battait la chamade alors que nous entrions dans la piĂšce, ou devrais-je dire, le mini-appartement. Elle se dĂ©plaçait rapidement et je la suivais tandis qu'elle me faisait visiter la suite. "À gauche, c'est la chambre", dit-elle en pointant une porte, semblable Ă  celle de l'entrĂ©e. Nous Ă©tions actuellement dans un salon avec des portes menant aux autres parties de la suite, comme la chambre, la salle de bain et le dressing. "La porte Ă  cĂŽtĂ© est une salle de bain. Vous verrez Ă©galement une porte y menant depuis la chambre", je hochai la tĂȘte pour montrer que je comprenais. "À droite, il y a une bibliothĂšque et un bureau. Ainsi, le roi alpha peut choisir de travailler lĂ  quand il ne veut pas ĂȘtre vu."

"Pourquoi fais-je la visite des appartements du roi alpha ?", mes sourcils se froncÚrent de confusion, tout ce temps, je pensais que c'était ma chambre personnelle.

"Vous ĂȘtes l'Ă©lue du roi alpha, donc vous partagerez une chambre avec lui. C'est le protocole normal", rĂ©pondit Cecilia en inclinant lĂ©gĂšrement la tĂȘte. C'est absurde ! Je ne partagerai pas un espace privĂ© avec lui juste parce qu'il m'a choisie !

"Je refuse", lui dis-je instantanĂ©ment, mais elle secoua la tĂȘte frĂ©nĂ©tiquement,

"Je crains que vous ne puissiez pas, ma dame. Le roi alpha a ordonnĂ© que vous restiez dans les limites de ces murs jusqu'Ă  ce qu'il soit prĂȘt Ă  vous recevoir", m'informa-t-elle. Comment ose-t-il ! Il ne peut pas me traiter ainsi ! Je refuse d'ĂȘtre traitĂ©e de cette maniĂšre ! "Voulez-vous que je vous fasse visiter la chambre ?", me demanda-t-elle mais je secouai la tĂȘte, mon humeur avait Ă©tĂ© complĂštement gĂąchĂ©e aprĂšs avoir dĂ©couvert que je devais partager une chambre avec le roi alpha.

"Non Cecilia, vous pouvez partir, je prendrai le relais à partir d'ici", lui dis-je, car si elle ne partait pas maintenant, il n'y avait pas moyen de savoir à quel point mon humeur allait se détériorer et je risquais de m'en prendre à elle.

"TrĂšs bien, ma dame. Votre femme de chambre sera lĂ  dĂšs le matin pour rĂ©pondre Ă  vos besoins", je hochai la tĂȘte mais elle parla Ă  nouveau, "Sa MajestĂ© a des gardes devant les portes, si vous avez besoin de quoi que ce soit, ils s'en occuperont". AprĂšs son dĂ©part, je m'assis sur l'un des canapĂ©s moelleux du salon et continuai Ă  fixer le vide, comme je l'avais fait plus tĂŽt. J'avais laissĂ© mon sac Ă  main avec mon tĂ©lĂ©phone dans la salle de bal, il Ă©tait impossible de dire ce qu'il en Ă©tait advenu.

Je remarquai une tĂ©lĂ©vision sur le mur et me demandai comment je ne l'avais pas vue en entrant, car elle Ă©tait presque de la taille d'un humain. Je l'allumai et dĂ©cidai de me mettre Ă  l'aise sur le canapĂ© en enlevant mes chaussures et en levant les pieds. Je feuilletai les chaĂźnes jusqu'Ă  ce que je m'arrĂȘte en rĂ©alisant qu'une de mes Ă©missions prĂ©fĂ©rĂ©es Ă©tait en cours.

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Je sentis les rayons du soleil sur mon visage alors que j'ouvrais lentement les yeux. Je n'avais aucune idĂ©e de l'heure Ă  laquelle je m'Ă©tais endormie et pourquoi le canapĂ© Ă©tait plus moelleux que dans mon souvenir ? Je me redressai immĂ©diatement et rĂ©alisai que je n'Ă©tais plus sur le canapĂ© mais sur un lit king size. Comme c'est typique. Pourtant, je ne me souvenais pas m'ĂȘtre levĂ©e du canapĂ© la veille. C'Ă©tait Ă©trange, ou quelqu'un m'avait-il portĂ©e ? Comment pouvais-je ne pas savoir quand on me portait ? Eh bien, en revanche, je suis une trĂšs grande dormeuse, donc cela ne me surprend pas.

"Bonjour, ma dame", la voix d'une jeune fille me tira de mes pensĂ©es et je vis une jeune fille d'Ă  peu prĂšs mon Ăąge, peut-ĂȘtre un peu plus jeune de quelques annĂ©es. Elle avait les cheveux bruns et les yeux marron, elle portait un uniforme de domestique et tenait un clipboard Ă  la main, "Ma dame, je m'appelle Sarah Princeton et c'est avec grand plaisir que je vous sers en tant que votre domestique", dit-elle professionnellement. Il fallait que je me retienne de lever les yeux au ciel.

"Appelez-moi Daphne, s'il vous plaĂźt", lui dis-je. Si elle devait travailler avec moi, j'aimerais entretenir une relation amicale avec elle plutĂŽt qu'une relation classique de patron Ă  employĂ©, mais un coup d'Ɠil Ă  son expression faciale me fit comprendre qu'elle n'Ă©tait pas du tout d'accord. Je poussai un soupir et m'enfonçai dans le lit plutĂŽt confortable, ce matelas Ă©tait un vĂ©ritable paradis.

"Ma dame, nous avons une journĂ©e bien remplie devant nous. D'abord, vous allez vous nettoyer et vous habiller, je vais apporter des vĂȘtements tout de suite. Ensuite, nous irons au magasin pour vous acheter de nouveaux vĂȘtements, des bijoux et du maquillage adĂ©quat pour une Luna", il fallait que je me retienne de grimacer lorsqu'elle mentionna le maquillage, "Vous avez l'aprĂšs-midi de libre, et le soir, vous dĂźnez avec le roi alpha dans la salle Ă  manger. Et pour ne pas oublier, vous avez le petit dĂ©jeuner dans trente minutes. Je reviendrai avec vos vĂȘtements", avant de partir, elle inclina la tĂȘte. Je ne pense pas que je m'habituerai jamais Ă  ce que les gens fassent cela, je suis trĂšs sĂ»re qu'ils ne savent pas Ă  quel point c'est agaçant d'ĂȘtre Ă  la rĂ©ception de ce geste.

À contrecƓur, je quittai le lit et me dirigeai vers la salle de bain, car Cecilia m'avait dĂ©jĂ  dit qu'elle se trouvait Ă  gauche de la chambre. J'essayai de ne pas m'attarder sur la beautĂ© et l'Ă©lĂ©gance de la salle de bain en me dĂ©shabillant. La baignoire jacuzzi m'appelait, mais je savais que j'Ă©tais en retard, alors je me contentai d'une douche rapide. J'enroulai une serviette autour de mon corps et ramassai mes vĂȘtements du sol, prĂ©voyant de les jeter dans le panier Ă  linge. Je quittai la salle de bain et fermai la porte, entendant des pas, je supposai que c'Ă©tait Sarah, "Vous pouvez simplement poser les vĂȘtements sur le lit, merci
 Oh mon Dieu!", je me retournai enfin pour voir que ce n'Ă©tait pas Sarah, mais le roi alpha.

Il me regardait, ses yeux parcourant mon corps sans aucune honte, ses yeux d'une teinte plus sombre que leur couleur violette habituelle. Je me sentais mal Ă  l'aise et consciente de moi-mĂȘme sous son regard, par instinct, j'enroulai la serviette plus Ă©troitement autour de mon corps, priant silencieusement pour qu'elle ne se desserre pas. À mon grand soulagement, Sarah entra dans la piĂšce, me sauvant complĂštement de cette situation embarrassante dans laquelle je me trouvais.

Je pouvais voir la pauvre fille se raidir dĂšs qu'elle aperçut l'homme en face d'elle, "Votre MajestĂ©, je suis dĂ©solĂ©e d'ĂȘtre entrĂ©e ainsi. Je ne savais pas que vous Ă©tiez lĂ . Je vais partir et revenir", elle dĂ©posa une pile de vĂȘtements sur une chaise et avant que je ne puisse protester, elle Ă©tait dĂ©jĂ  sortie, me laissant seule dans cette situation.

Je compris que la seule façon d'Ă©chapper Ă  cela Ă©tait de rĂ©cupĂ©rer les vĂȘtements et de me rendre dans le dressing. Je ne manquai pas de remarquer la façon dont ses yeux suivaient chacun de mes mouvements jusqu'Ă  ce que la porte du dressing soit finalement fermĂ©e et verrouillĂ©e.

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