Chapitre 8
POV DE GABRIELLE
Papa et Papy nous ont rejoints dans le salon. Eux aussi étaient contents que Gerry et moi soyons désormais en bons termes.
Gerry vérifia son téléphone. "Oh, Maman et Papa, j'ai oublié de vous dire qu'un ami va venir nous rendre visite."
"Quand ?" demanda Maman.
"Dans les prochaines minutes."
"Pourquoi ne m'as-tu pas prévenue plus tôt ? Tu sais que je n'aime pas avoir l'air négligée devant les invités."
"Ne t'inquiète pas Maman, tu es toujours belle."
"Merci, mon fils."
"Il est mignon ?"
Gerry leva les yeux au ciel à ma question.
"Elle -" Il insista. "C'est une amie de la fac."
"C'est ta copine ?" Je souris en coin.
"Quoi ? Non."
"Mais je parie que tu couches avec elle ?"
Il baissa les yeux, coupable.
"Qu'est-ce que ça change ? On a peut-être couché ensemble quelques fois, mais c'est juste une amie."
"Gerard Christopher Smith, tu es en train de dire que tu couches avec une fille qui n'est pas ta copine ?" Maman cria.
Ça devient intéressant. Maman utilise son nom complet et tout - c'est croustillant. Il ne manque plus que du popcorn.
"Maman, j'ai 21 ans, avec qui je couche ne regarde personne, et coucher avec une fille ne fait pas d'elle ma copine."
"D'accord, mais j'espère au moins que tu utilises des préservatifs." Maman le mit en garde.
C'est tout ? Je suppose que c'est à moi de remuer le couteau dans la plaie.
"Alors, d'où vient-elle ?" demandai-je.
"Elle vient de Toronto. On s'est rencontrés en première année, et on est potes depuis."
"Tu veux dire que vous êtes des sex-friends depuis," j'ai étouffé mon rire en voyant le regard que maman me lança.
"Sérieusement Gabz. On est juste amis. Ce n'est pas le genre de fille à devenir ma copine."
"Oh - d'accord alors. Tu vois pourquoi je pense que tu es un connard ?"
Il leva les yeux au ciel.
"Au fait, c'est quoi 'hooking up' ?" demanda Maman.
Oh ! Mon Dieu. Les vieux.
Avant que Gerard ou moi puissions répondre, Papy vint à la rescousse.
"'Hooking up', ma chère, c'est juste du sexe avec quelqu'un. Pas d'attaches, pas d'engagement, pas d'attentes. C'est comme si je te gratte le dos et tu me grattes en retour."
Bien joué Papy, je n'aurais pas mieux dit.
"Oh," Maman avait l'air un peu dégoûtée.
"Ne t'inquiète pas Maman, c'est correct tant que les deux parties sont sur la même longueur d'onde," ajoutai-je.
Maman hochait la tête en signe de compréhension.
"Donc, ça veut dire que toi aussi tu as fait des 'hooking up' ?" Papa me lançait un regard de 'fais attention à ce que tu vas dire'.
Mon cœur s'emballa. Je dis la seule chose qui me vint à l'esprit. "Papa, je suis vierge ?" Cela sonnait plus comme une question qu'une affirmation.
Papa rayonnait de fierté à ma réponse. "C'est ma Princesse."
Maman avait l'air amusée tandis que Papy hochait la tête avec approbation.
Nous avons tous remarqué que Gerard avait maintenant une quinte de toux.
"Fiston, ça va ?" demanda Papa.
Gerry ne pouvait pas parler à cause de sa toux, alors il fit un signe de pouce en l'air.
Il toussait toujours.
Les veines sur son visage meurtri ressortaient.
Il ressemblait à une personne qui essayait de retenir un énorme pet.
Il avait l'air sur le point d'exploser. Maman se précipita et lui tapa dans le dos. Elle avait l'air perturbée.
"Tiens, prends ça," Papy lui tendit une bouteille d'eau. Gerry ne perdit pas de temps et la vida d'un trait.
Je me demandais ce qui avait causé ça. Peut-être qu'il avait avalé une mouche ou quelque chose.
"Gerry, tu es sûr que ça va ?" demandai-je un peu inquiète.
"Oh oui, Sis. Je vais bien, surtout depuis que je sais que tu es toujours vierge," il fit un clin d'œil.
Quel petit salaud. Il veut vraiment que je le tue.
Il allait dire autre chose quand il fut interrompu par la sonnerie de la porte.
Dieu merci. Littéralement sauvée par le gong.
Gerry se leva et ouvrit la porte. Je ne savais pas pourquoi, mais j'étais impatiente de rencontrer cette fille.
Appelez ça une intuition, mais quelque chose me disait que je n'allais pas l'aimer.
« Oh mon Dieu, G-Bear, qu'est-ce qui est arrivé à ton visage ? » Une voix aiguë et inquiète perça mes oreilles. Cette fille sonnait comme Jennifer Tilly.
A-t-elle vraiment appelé Gerry, G-Bear ? Je crois que je vais l'appeler comme ça dorénavant. Ça lui va bien.
Gerry s'approcha pour un câlin en disant, « Ce n'est rien dont tu devrais t'inquiéter. J'ai juste eu un petit accident. »
« Ohhhh, tu veux que je t'embrasse pour que ça aille mieux ? » demanda-t-elle d'une voix sensuelle.
On dirait que cette fille n'a pas compris qu'ils sont juste amis.
« Arrête ça ! Ma famille regarde, » chuchota Gerry en nous jetant un coup d'œil par-dessus son épaule. « Entre donc. »
Je l'entendis rire en entrant.
Une bombe blonde aux longues jambes se tenait maintenant devant nous. Elle était sexy d'une manière artificielle. Elle portait une robe rouge moulante qui couvrait à peine quelque chose.
Qu'est-ce qu'elle a fait - elle l'a peinte sur elle ou quoi ?
Avant que Gerry ne ferme la porte, il tira ce qui ressemblait à une valise de dehors. Mes yeux se posèrent sur l'objet.
Va-t-elle rester ici ? J'espère que non.
Gerry posa sa main dans le creux de son dos. « Allons rencontrer tout le monde. »
« Les gars, voici Chastity. » Bien sûr, il fallait qu'elle ait un nom de strip-teaseuse.
Maman se leva en premier. Elle tendit la main pour saluer Chastity.
« Madame Smith, c'est un plaisir de vous rencontrer enfin ! »
Elle ignora la main tendue de maman et la prit dans ses bras à la place.
Oh mon Dieu. C'est une de ces personnes qui serrent les gens dans leurs bras dès la première rencontre.
Premier avertissement, ma petite.
« Oh mon Dieu ! » chuchota maman en riant. Elle était visiblement prise au dépourvu. « Vous pouvez m'appeler Geneviève et c'est un plaisir de vous rencontrer aussi. »
Maman retourna s'asseoir, mais pas avant d'avoir lancé à Gerry un regard qui disait « tu es sûr que ce n'est pas ta petite amie ? »
Gerry passa sa main dans ses cheveux en désordre et souffla un petit coup. « Voici mon père et mon grand-père. »
Je suppose que je vais passer en dernier alors.
Papa lui serra la main et sourit. « Bienvenue chez nous. »
« Merci de m'accueillir, Monsieur Smith. »
Papa hocha la tête poliment.
Grand-père était là, souriant comme un idiot.
Qu'est-ce qui ne va pas chez ce vieil homme ? me demandai-je.
Grand-père n'attendit pas qu'elle le serre dans ses bras. Il s'avança vers elle et lui fit un gros câlin.
Nos bouches s'ouvrirent de surprise.
Nous attendions que grand-père se détache de la jeune fille, mais il se pressa encore plus contre sa poitrine.
Bon sang ! Mon grand-père est un pervers.
Gerry intervint pour le sauver. Il posa ses mains sur les épaules de grand-père comme pour lui faire un massage et le tira légèrement en arrière de Chastity. « Et voici mon grand-père, Wesley. »
Grand-père s'éclaircit la gorge en réalisant ce qu'il venait de faire. J'avais presque pitié de lui.
PRESQUE !
Mais ensuite, il fit l'inattendu.
ENCORE !
Il prit la main de Chastity et y déposa un petit baiser. « Vous, ma chère, pouvez m'appeler Wes. » dit-il en insistant sur le son 'S' à la fin.
TUEZ-MOI MAINTENANT !
Grand-père se comportait comme un adolescent en manque de sexe. Maman et papa étaient là, aussi embarrassés que moi.
Chastity ne semblait pas du tout gênée, elle rougissait comme une vierge le soir de son mariage. « Enchantée de vous rencontrer, Wes. » Et avec ça, grand-père partit chercher quelque chose qu'il prétendait avoir laissé dans la chambre.
Les yeux de Chastity se posèrent sur moi. Elle s'avança.
Ses talons rouges claquaient sur le plancher en bois. La fille avait bon goût - enfin, seulement en matière de mode, mais pas en hommes parce que mon frère est un idiot.
Avant que je puisse dire un mot, elle attrapa mes joues et les embrassa comme si j'étais un enfant.
Deuxième avertissement !
« Et toi, tu dois être Gabrielle, j'ai tellement entendu parler de toi, » elle sauta de joie et me prit dans ses bras. Elle me serra presque à m'étouffer. Elle se recula et dit, « Je sens déjà qu'on va être les meilleures amies, Gabz. » Puis elle se retourna et rejoignit Gerry.
