Camila III

Point de vue de Camila

Le manoir de la famille Gonzalez n'est pas loin de chez moi et je ne sais pas si c'est une bénédiction ou une malédiction de devoir finir le reste de ma dernière année dans ce lycée privé.

"Tu vas adorer ici, Principessa. Tu seras plus proche de moi et de tous les autres hommes du cercle intérieur." dit Ethan à mon oreille alors que je regarde par la fenêtre la route isolée sur laquelle nous nous engageons.

Notre chauffeur nous arrête devant une grande grille en fer équipée de caméras et gardée par des hommes – des hommes qui cachent très mal leurs armes à feu.

Des armes à feu qui me mettent extrêmement mal à l'aise. Même si ma famille était profondément enracinée dans la mafia italienne, je n'aimais pas la violence et n'y étais pas exposée. J'étais toujours protégée de ce côté de La Famiglia et je voulais que cela reste ainsi.

La vitre se baisse, permettant à l'un des hommes intimidants de s'approcher de la voiture. Instinctivement, je me tends et me recule, mais heureusement Ethan est là pour m'envelopper de son bras et me ramener contre lui de manière protectrice. "Ils sont cool, Tweety, ils sont juste là pour te protéger." murmure-t-il, mais au lieu de trouver de la confiance dans ses mots, j'enfouis ma tête contre lui, appréciant le confort que son corps me procure, plutôt que de fixer l'homme terrifiant avec une arme encore plus effrayante attachée à lui.

Je n'en avais pas vu une comme ça depuis la mort de papa.

Pourtant, l'utilisation de mon surnom d'enfance apporte un certain réconfort. Je souris en me souvenant comment j'avais obtenu ce surnom. J'avais huit ans et j'étais obsédée par Titi et quand mamá m'en avait offert un, j'avais pleuré pendant des jours parce que ce n'était pas un dessin animé en vrai.

"È solo la Principessa. Lasciaci passare." j'entends Ethan dire, son ton doux ayant disparu pour être remplacé par un ton dénué de toute émotion. (C'est juste la princesse, laissez-nous passer.)

Si ce n'était pas pour le fait qu'Ethan m'avait élevée, je serais terrifiée par lui aussi. C'est seulement un instant avant d'entendre le cliquetis de la grille et de sentir la voiture avancer, que je lève la tête pour admirer la vue grandiose devant moi.

La structure – une villa traditionnelle – était bien plus grande que je ne pouvais l'imaginer. Je savais qu'une douzaine des hommes les plus proches d'Alejandro Gonzalez vivaient dans la maison, mais cette maison était sûrement bien trop grande juste pour eux.

"Attends de voir la chambre qu'Alejandro et moi avons préparée pour toi." chuchote Ethan et je lui souris, toute trace de peur disparaissant à la perspective de voir à quel point ma chambre va être belle.

Nous franchissons les grandes portes du manoir et je tourne instantanément sur moi-même d'excitation. "Emmène-moi à ma chambre, s'il te plaît." dis-je avec enthousiasme alors qu'Ethan rit mais me guide plus loin dans le grand et extravagant manoir.

Alors, j'aimais les choses matérielles chères, et alors ?

Je regarde autour de moi, prenant tout en compte, des hauts plafonds aux sols en marbre et au grand escalier, envoyant occasionnellement des sourires timides et polis aux hommes et aux domestiques qui passent en courant près de moi.

Ethan me conduit ensuite vers l'escalier principal qui mène à un grand ensemble de portes doubles verrouillées. "Cet étage est strictement réservé à Alejandro, mais ta chambre est à cet étage avec la sienne." dit Ethan en ouvrant les portes doubles et en me guidant dans le couloir du deuxième étage.

Le couloir est grand et extravagant. Un ensemble de portes doubles noires se trouve à l'extrémité du long couloir, avec quelques autres portes au milieu de chaque côté. Je regarde ensuite vers l'autre extrémité du couloir et vois une paire de portes doubles blanches.

"Nous avons pensé que tu te sentirais plus en sécurité ici avec lui que là-bas dans l'aile est avec tous les autres hommes." dit-il en me conduisant aux portes doubles blanches qui mènent à ce que je présume être ma chambre.

"Et voici ta chambre. Digne d'une vraie Principessa." plaisante Ethan en ouvrant les portes. Je pousse un cri de surprise et me précipite dans la grande chambre qui est presque de la taille d'un terrain de football. L'espace est orné de tons neutres et doux avec des touches de rose, vraiment digne d'une princesse.

C'est le parfait mélange de moderne et de traditionnel, avec ses meubles modernes et son lustre, ainsi que ses détails artisanaux complexes sur les murs et les designs des plinthes.

"Ça te plaît ?"

Je me tourne vers Ethan et pousse un cri de joie en lui sautant dessus, enroulant mes bras autour de lui. "Merci ! Merci ! Merci !" je crie de bonheur alors qu'il rit et me fait tourner. "J'adore !" dis-je alors qu'il me repose, me permettant d'explorer ma grande chambre.

Je me précipite en avant pour découvrir un grand dressing et une grande salle de bains moderne.

Le dressing est déjà rempli de la plupart de mes vêtements. Je souris de contentement en voyant mes vêtements de nuit rangés, à côté de ma lingerie coûteuse que j'aime porter pour dormir.

J'adore me sentir mignonne pour moi-même, au point que je dors souvent en nuisettes en soie ou en ensembles de pyjamas deux pièces. Ils me font sentir comme une vraie princesse.

À contrecœur, je sors de ma chambre, permettant à Ethan de me faire une visite complète du manoir. "Quand est-ce que je vais rencontrer Alejandro ?" dis-je, le suivant alors qu'il me conduit hors de l'étage.

"Lui et certains des hommes sont partis pour... des affaires." dit-il discrètement et je comprends immédiatement qu'il ne faut pas poser de questions, sachant que je n'aimerais pas la réponse et je hoche la tête. "Il sera bientôt de retour. Il a hâte de te voir et de te rencontrer enfin."

Je hoche la tête et ravale ma nervosité à l'idée de le rencontrer.

Alejandro allait être différent de tous les autres hommes de ma vie. D'après ce que j'avais entendu, il n'était ni doux ni facilement charmé. Il était intimidant et puissant.

Quelque chose que je craignais car c'était quelque chose que je n'avais aucun moyen de contrôler.

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